Carita DARZACQ (Revue « Combat »; 28/06/1962) « LA PRISON, CE MAL QUI NE RÉPAND PLUS LA TERREUR »

Mais, pourrait-on dire au contraire, la prison telle qu’on l’entend aujourd’hui, basée sur les sciences psychologiques, psychotechniques, psychanalytiques, etc. prenant à coeur sa mission , la prison se voulant humaine et éducatrice est peut-être une change pour le détenu. (…)
La meilleure réforme ne serait-elle pas plutôt d’éviter la prison, et d’ appliquer en France la méthode dite de probation, en vigueur depuis longtemps déjà dans les pays anglo-saxons ? Ce système s’appuie sur le principe qu’un individu qui a commis un premier délit n’est pas forcément un criminel né. Bien que jugé coupable il n’est pas incarcéré. Il est maintenu dans la vie normale, vivant et travaillant — donc subvenant a ses propres besoins . — sous la surveillance d’un officier de probation. Si après un certain temps, qui n’est pas nécessairement égal au temps qu’ il aurait dit passer en prison, sa conduite est jugée satisfaisante, il est non seulement considéré comme libre mais son casier judiciaire reste vierge. Si par contre il commet un nouveau délit, il est renvoyé devant ses juges. Une peine qu’ il devra cette fois purger et qui ne peut pas être inférieure à deux ans lui est alors infligée, à laquelle vient s’ajouter la totalité de la peine prononcée pour son premier délit . Cette addition donne déjà à réfléchir . . . Mais en outre, le système de probation a l’ inappréciable mérite d’ éviter au condamné la corruption de la prison. Lui sont également épargnés, pour lui  et sa famille, le handicap de l’opprobre général, et bien d’autres déboires d’ordre matériel.

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Catégories : HISTOIREPROBATION

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