FRANCE INTER (21/11/2019) Emission « pour suite »: Crimes non élucidés, disparitions… À quand la fin des « cold cases » ?
Alors que s’ouvre le procès de l’un des violeurs et tueurs présumés d’Élodie Kulik, une jeune femme violée et assassinée en 2002, Pour Suite se demande s’il sera possible, un jour, de résoudre toutes les affaires criminelles. La science a permis de grands progrès dans le domaine. Mais pourra-t-elle tout élucider ?
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Sans l’idée d’un gendarme, biologiste de formation, il n’y aurait pas eu de procès Kulik. Ce jeudi 21 novembre, s’ouvre à Amiens, ce qui pourrait être le dénouement d’une affaire qui date maintenant de 17 ans.
Janvier 2002 : le corps sans vie d’une jeune femme partiellement brûlé est retrouvé par un agriculteur dans la Somme. Élodie Kulik, 24 ans, a été violée avant d’être tuée. Sur la scène de crime, les gendarmes trouvent notamment un préservatif, son analyse permettra d’obtenir l’identité génétique du probable auteur des faits. Mais l’ADN ne « matche » avec aucun autre présent dans le Fichier National des Empreintes Génétiques. C’est ce qui s’appelle un « cold case », une affaire non résolue. Souvent, elles restent sans suite : trop anciennes, sans personne pour s’y intéresser… Parfois, elles hantent un coin de cerveau d’enquêteurs, d’avocats ou de scientifiques et puis trouvent un dénouement bien après les faits.
L’ADN de parentèle, importante avancée dans la résolution d’affaires
Au laboratoire de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie, à Pontoise (95), il y a des gens qui cherchent. Et notamment Emmanuel Pham-Hoai qui, dans l’affaire Kulik, a l’idée d’utiliser la technique de recherche par parentèle.
Il s’agit de déchiffrer une seule partie de l’ADN et non l’intégralité. Dix ans après la mort de la jeune femme, l’enquête avance alors d’un bond et permet de remonter à un homme, Patrick Wiart, incarcéré pour agression sexuelle et dont le fils, Grégory possède l’ADN découvert sur les lieux du meurtre.
Grégory Wiart est mort en 2003 et ne sera donc pas jugé mais l’enquête conduira à un proche, Willy Bardon, qui était vraisemblablement à ses côtés ce soir de janvier 2002 pour s’en prendre à la jeune banquière. C’est lui qui passe en cette fin novembre devant la Cour d’Assises de la Somme, à Amiens. Et permettra peut-être à Jacky Kulik, le père d’Élodie, de pouvoir entamer le deuil de sa fille.
Pour Suite, cette semaine, part donc de cette affaire pour s’intéresser aux progrès de la science en matière de criminologie. Les empreintes génétiques en tout premier lieu qui permettent désormais aux enquêteurs de tirer un portrait robot assez fiable : la couleur des yeux, de peau, l’implantation capillaire. L’analyse ADN pourra peut-être même permettre très prochainement de connaître la forme du visage de la personne recherchée.
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