Yann COUZIGOU (2011) De la réinsertion à la prévention de la récidive : quel processus de professionnalisation pour les Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation ?
CNAM (Conservatoire National des arts et métiers, Chaire de travail social et Intervention Sociale); Master de recherche Travail social, action sociale et société
La question de départ
Les Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP) prennent en charge l’ensemble des mesures de justice en milieu fermé, c’est-à-dire en détention, comme en milieu ouvert : les peines alternatives à l’incarcération, les aménagements de peine, les contrôles judiciaires et depuis peu, les mesures de sûreté. Ces services, dépendant de l’Administration Pénitentiaire, ont été récemment médiatisés lors de l’affaire dite « de Pornic», en janvier 2011 : une jeune femme y a été sauvagement assassinée par une personne, placée sous main de justice et récemment sortie de détention sans suivi effectif par le SPIP à l’extérieur. Les médias nationaux ont largement relayé les difficultés rencontrées par ces services face à la surcharge de mesures engendrées par les différentes politiques pénales passées et présentes. La mise en cause publique par le Gouvernement de l’action des Juges d’Application des Peines de la juridiction nantaise et des Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (CPIP) a créé un mouvement , unique à ce jour, de l’ensemble des personnels de justice, des magistrats aux agents administratifs, mouvement qui s’est poursuivi dans les SPIP une partie de l’année 2011. Ce fait divers a surtout, à notre sens, confirmé de manière criante le manque de visibilité de l’action des SPIP aux yeux du grand public, malgré leur rôle charnière au sein de la Justice Pénale, rôle réaffirmé par la loi Pénitentiaire du 24 novembre 2009.
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