STINSON&CLARK (2017) Motivational Interviewing with Offenders, Engagement, Rehabilitation, and Reentry
Jill D. Stinson, PhD, est professeur adjoint et directeur de la formation clinique au département de psychologie de l’East Tennessee State University. Elle a précédemment occupé les fonctions d’administratrice et de coordinatrice du traitement des délinquants sexuels à l’hôpital de l’État de Fulton, un hôpital de santé mentale médico-légale dans le Missouri. Ses recherches et publications portent sur les délinquants sexuels atteints de maladies mentales graves , le rôle de l’autorégulation dans le traitement des troubles de la personnalité et des troubles graves du comportement, ainsi que sur l’impact des traumatismes de la petite enfance sur les populations psychiatriques et délinquantes à haut risque. Le Dr Stinson est un membre actif de l’Association pour le traitement des auteurs d’abus sexuels et rédacteur en chef adjoint de la revue Sexual Abuse : A Journal of Research and Treatment.
Michael D. Clark, MSW, est directeur du Center for Strength-Based Strategies, un centre de formation basé dans le Michigan. Il s’intéresse à l’application de pratiques basées sur la force et la motivation pour les personnes marginalisées, placées sous main de justice. M. Clark a été pendant 16 ans agent de probation et magistrat à Lansing, Michigan. Il est membre du conseil d’administration de l’Association internationale pour la psychologie correctionnelle et médico-légale et a fait partie d’un groupe d’experts pour l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime à Vienne, en Autriche. Membre du Motivational Interviewing Network of Trainers, il dispense des formations à l’EM dans des formats d’apprentissage mixtes aux agents de probation, au personnel de réinsertion sociale, aux professionnels de la justice des mineurs et aux conseillers en toxicomanie à travers les États-Unis. Son site web est www.buildmotivation.com
Dans ce texte, nous avons décrit l’esprit de l’EM et les raisons pour lesquelles il est si important pour les organismes de services aux délinquants. Nous avons passé en revue et discuté les aspects fondamentaux de l’écoute et des techniques d’entretien, ainsi que les éléments essentiels que sont l’engagement, la focalisation, l’évocation et la planification. Nous avons également noté la prolifération de l’intérêt pour l’EM auprès des délinquants et l’importance des efforts de mise en œuvre et de pérennisation au sein des systèmes de prise en charge des délinquants. Cette « étape délicate » de la mise en œuvre initiale est le point de passage obligé pour de nombreux organismes de services aux délinquants. Les partisans de l’EM commencent à faire pression en ce sens, mais se heurtent aux plaintes et aux critiques de ceux qui préfèrent maintenir le statu quo systémique.
Ceux qui se révoltent, se plaignent et critiquent peuvent être des « durs » au style abrasif et conflictuel, qui défendent des idéologies très spécifiques sur les délinquants et leur réinsertion. Lorsqu’on leur demande pourquoi ces groupes se plaignent si bruyamment, les administrateurs peuvent répondre que peu de gens aiment le changement ou qu’il est difficile d’accepter que ce que l’on fait depuis le début peut être moins efficace, inefficace ou même nuisible. Il faut devenir vulnérable pour acquérir de nouvelles compétences, alors que d’autres attribuent leur hésitation à une trop grande confiance dans l’approche « musclée » du travail des délinquants ou à la « pensée de groupe » (Janis, 1972)[1]. Mais peut-être plus important encore, pourquoi un si petit groupe de détracteurs se voit-il accorder autant d’importance ? Un responsable (qui restera anonyme) l’a très bien exprimé : « Ne rien dire ne faisait qu’empirer les choses. Nous avons réalisé que nous devions proposer d’autres idées ou exprimer nos convictions sur ce que l’EM et la recherche sur la motivation nous avaient appris. Nous n’avons pas argumenté – l’EM nous a appris à ne pas le faire – mais nous avons constaté que nous devions donner notre avis. Le fait d’avoir une réponse, sans s’en prendre à eux, a semblé calmer les récalcitrants ». Nous apprenons l’EM auprès de nos clients (Miller & Rollnick, 2013). En pratiquant l’EM et en respectant l’esprit de l’approche, nous apprenons comment mettre en œuvre au mieux l’EM dans les systèmes de services aux délinquants.
La meilleure façon d’aider ceux qui sont confrontés à des détracteurs et à des questions persistantes sur l’applicabilité de l’EM est de répondre aux préoccupations communes souvent exprimées par la minorité réticente ou les administrateurs qui hésitent à entreprendre des initiatives de changement à l’échelle du système. Dans ce dernier chapitre, nous décrirons sept de ces préoccupations et y répondrons. Pour chacune d’entre elles, nous inclurons les éléments suivants
– les obstacles perçus (par exemple, les croyances, les objections à l’EM)
– la manière dont les préoccupations sont exprimées (plaintes, craintes, etc.)
– les facteurs à prendre en compte (par exemple, les valeurs ou les principes associés aux plaintes, vos propres réactions et les réponses potentielles aux obstacles).
[1] La pensée de groupe est un phénomène psychologique qui se produit au sein d’un groupe de personnes, dans lequel le désir de perpétuer les valeurs communes du groupe se traduit par une prise de décision irrationnelle ou dysfonctionnelle. Les membres du groupe tentent de minimiser les conflits et de parvenir à une décision consensuelle sans évaluation critique des points de vue alternatifs, en supprimant activement les points de vue dissidents et en s’isolant des influences extérieures.
Les obstacles à la mise en œuvre de l’EM (FR): Obstacles à la mise en oeuvre de l’EM en milieu pénal_
Extrait google: https://www.google.fr/books/edition/Motivating_Offenders_to_Change
Lien vers le site de l’éditeur: https://www.guilford.com/books/Motivational-Interviewing-with-Offenders
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