Un certain nombre d’ adolescents des pays développés contemporains s’adonnent à la délinquance juvénile. Mais pourquoi la plupart des délinquants s’arrêtent-ils alors que quelques-uns deviennent des criminels de carrière violents ? La taxonomie développementale de Moffitt propose que les actes antisociaux soient commis par deux « groupes » de personnes très différents : Un groupe « persistant au cours de la vie » dont le comportement antisocial apparaît tôt dans la vie et qui devient un délinquant à vie, et un groupe plus important « limité à l’adolescence » qui commet des délits au cours de l’adolescence, et qui se rétracte principalement lorsqu’il devient adulte, avec un emploi et une famille. La théorie contient de nombreuses propositions vérifiables. Elle a eu un impact considérable, contribuant à de nouvelles méthodes d’étude des données longitudinales et façonnant le discours sur la construction sociale de la criminalité, les nosologies psychiatriques, la criminalité et la punition, et les droits et responsabilités juridiques (Moffitt, 1993). La trajectoire persistante du parcours de vie se caractérise par des comportements antisociaux qui ont commencé pendant l’enfance, puis se sont intensifiés, diversifiés et ont persisté dans le temps (Moffitt, Caspi, Dickson, Silva, & Stanton, 1996 ; Moffitt, et al., 2002).
Resumé (Mofitt 1993): Une double taxonomie est présentée pour réconcilier deux faits incongrus concernant le comportement antisocial : (a) il montre une continuité impressionnante au cours de l’âge, mais (b) sa prévalence change radicalement au cours de l’âge, augmentant temporairement de près de 10 fois au cours de l’adolescence. Cet article suggère que la délinquance cache deux catégories distinctes d’individus, chacune ayant une histoire naturelle et une étiologie uniques : Un petit groupe adopte une forme ou une autre de comportement antisocial à chaque étape de la vie, tandis qu’un groupe plus important n’est antisocial qu’à l’adolescence. Selon la théorie du comportement antisocial persistant au cours de la vie, les problèmes neuropsychologiques des enfants interagissent de manière cumulative avec leurs environnements criminogènes tout au long du développement, pour aboutir à une personnalité pathologique. Selon la théorie du comportement antisocial limité à l’adolescence, un écart de maturité contemporain encourage les adolescents à imiter le comportement antisocial de manière normative et adaptative.
Moffitt, T. E. (1993). Adolescence-limited and life-course-persistent antisocial behavior: A developmental taxonomy. Psychological Review, 100(4), 674–701
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