Journées d’études des juges de l’application des peines (VAUCRESSON-Janvier 1966)   M. PONS, Chef du bureau de la Probation et de l’assistance aux libérés au ministère de la justice: « la situation actuelle de la probation »

L’état de la probation naissante en 1966… et l’enthousiasme réjouissant des pionniers…

pagegardeVoilà ce qui a été fait ; je sais qu’il y a des échecs, vous le savez comme moi ; il y a des cas qui sont décourageant mais enfin, tout de même, combien sont-ils qui sont sauvés à jamais de la délinquance. qui sont sauvés de lu prison ? Non seulement eux mais leur famille, souvent tirée de la misère, de la déchéance, et leurs enfants préservés d’une délinquance future.
Je vous ai donné trois raisons pour lesquelles cette action a été menée, ces résultats obtenus, à travers tant de difficultés. Je me tarderai d’en oublier une quatrième : c’est la foi, l’enthousiasme incroyable des juges, de leurs agents, des délégués, de tous ceux qui ont participe à cette lâche. Il faut avoir vu de près l’action des comités pour le savoir, et l’action des agents aussi. Ce ne  sont pas des bureaucrates attachés à un service de telle à telle heure, mais ils vont faire des démarches à n’importe quelle heure, ils montent et descendent combien d’escaliers,.., ils vont dans les quartiers suburbains des grandes villes, ils vont dans les taudis, ils n’ont pas d’horaires. mais toute leur vie est engagée dans l’action. Et nous avons aussi tout ces gens qui collaborent à l’action à titre de bénévoles, non seulement les délégués, mais les psychologues, par exemple, les médecins qui viennent à titre de délégués bénévoles exercer leur action dans les comités. Le comité s’est souvent comporté— la probation, si vous voulez, s’est souvent comportée — comme un bernard-l’hermite, n’ayant pas sa maison à elle, n ‘ayant pas sa coquille à elle ; elle l’a trouvée dans ce qu’elle rencontrait ailleurs, et ainsi elle a utilisé le réseau d’hôpitaux psychiatriques, des réseaux sociaux, elle a utilisé quelquefois des établissement» de l’éducation surveillée où elle a placé des jeunes délinquants… Pour terminer, je voudrais évoquer brièvement les problèmes de l’avenir, La tâche est immense. C’est toute une administration qui est à construire, mais les structures existent. Il se peut qu’on soit amené à aménager le comité, par exemple, à constituer -— lorsque nous aurons suffisamment d’agents de probation – de petites équipes d’agents de probation, sous la direction d’un chef de service, qui travailleront localement dans tel quartier de grande ville, dans telle partie du ressort. Il faudra aussi diversifier les méthodes pour les diverses catégories de délinquants. Il faudra harmoniser ces méthodes avec celles du milieu fermé. Il faudra, poux les besoins du futur reclassement, repenser la libération conditionnelle d’abord, et aussi l’assistance aux libérés, et aussi la semi-liberté, et aussi peut-être les prisons-écoles. Voila quelques problèmes d’avenir, mais celui qui commande’ tout, c’est évidemment l’existence d’un corps professionnel. Il tant que ce corps professionnel son nombreux, et qu’il soit aussi au niveau voulu, ce qui suppose une formation, ce qui suppose aussi une hiérarchie parce qu’il faut offrir aux gens que nous recrutons une carrière qui soit intéressante. Nous ne pouvons pas avoir des agents de probation au rabais, qui s’arrêteront à un certain stade de leur carrière.

Journées d’études des juges de l’application des peines (1966)

Catégories : HISTOIREPROBATION

0 commentaire

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *