En 1985, Jack Lang avait lancé les activités culturelles dans les prisons. Plus de 30 ans plus tard, la culture est un outil essentiel dans les 188 établissements pénitentiaires de France pour la réinsertion des détenus et la prévention de la récidive. Reportage à la prison des femmes de Versailles.

A la maison d'arrêt pour femmes de Versailles, chaque mardi, des activités culturelles sont proposées à la soixantaine de détenues.
A la maison d’arrêt pour femmes de Versailles, chaque mardi, des activités culturelles sont proposées à la soixantaine de détenues. Crédits : BEAUGRAND Véronique 23 nov 2011 PHOTOPQR/LE PARISIEN – Maxppp

La maison d’arrêt de Versailles est située en plein centre ville. Depuis 10 ans, le festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés y programme, chaque année, au mois de mai, un concert dans l’enceinte même de l’établissement. Ce mardi après midi, c’est la chanteuse italienne Kicca, coup de coeur du festival, qui est venue enchanter les oreilles d’une quinzaine de détenues. Pour l’une d’elles, âgée de 56 ans, c’est une vrai respiration.

Au départ, l’accueil est réservé mais, grâce à l’énergie des musiciens, les détenues se mettent à battre la mesure, taper des mains. Puis elles vont chanter et même pour l’une d’entre elles se mettre à danser. Autour, les portes et les verrous de la prison, le crachin incessant des talkies-walkies des surveillantes, une femme qui se met à hurler dans les étages. Mais le concert continue. Le reportage de Cécile de Kervasdoué :

Concert de jazz à la maison d’arrêt de Versailles
Kicca et son guitariste Hervé Samb venus donner un concert à la maison d'arrêt pour femmes de Versailles
Kicca et son guitariste Hervé Samb venus donner un concert à la maison d’arrêt pour femmes de Versailles Crédits : Cécile de Kervasdoué – Radio France

On est là pour leur apporter une heure de liberté par la musique. Elles sont détenues, oui, mais c’est avant tout des êtres humains et la culture est un droit pour tous.

La chanteuse Kicca et son guitariste Hervé Samb

Si le droit à la culture a été réaffirmé en 1998 en France, la culture s’est depuis fait une place dans les établissements pénitentiaires. 67 coordinateurs culturels proposent ainsi une fois par semaine des activités culturelles de pratique ou de découverte d’oeuvres. Au même titre que le travail psychologique ou la formation professionnelle, la culture en prison est considérée comme un outil essentiel de réinsertion et de prévention de la récidive.

Si on ne fait rien pour préparer la sortie des détenus, ils se retrouvent à nouveau devant la justice.

Laure Thomas, directrice pénitentiaire d’insertion et de probation au service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) des Yvelines.

Au Canada, ce modèle a permis de réduire la récidive de 63%. En France, il fonctionne avec les financements des ministères de la Justice et de la Culture. Mais aussi, surtout, si les structures culturelles locales jouent le jeu. C’est le cas en Île-de-France, où elles sont très nombreuses. C’est moins vrai en province.

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