Qu’est-ce que le Dissociative Experiences Scale ?
Le DES-II est une échelle d’auto-évaluation des expériences dissociatives en 28 points. La dissociation est souvent considérée comme un mécanisme de défense psychologique pour les victimes d’événements traumatisants, et l’échelle est particulièrement utile pour mesurer la dissociation chez les personnes souffrant de SSPT, de troubles dissociatifs, de troubles de la personnalité borderline et chez celles qui ont des antécédents de maltraitance.
Le Dissociative Experiences Scale (DES) est un outil qui estime votre degré de dissociation général. Il mesure autant les expériences dissociatives communes (rêveries, hypnose routière) que les expériences dissociatives pathologiques.
Le DES a été développé par Eve Bernstein Carlson et Frank W. Putnam (Carlson, E.B. & Putnam, F.W. (1993). An update on the Dissociative Experience Scale. Dissociation 6(1), p. 16-27). Il dépiste d’éventuels troubles dissociatifs, en particulier le trouble dissociatif de l’identité (TDI) et l’autre trouble dissociatif spécifié (ATDS).
Les résultats du DES ne constituent pas un diagnostic car ils ne donnent qu’une moyenne du degré de dissociation et ne permettent pas de discriminer un potentiel trouble avec précision. Ils peuvent cependant être utilisés en vue d’un entretien avec un·e professionnel·le afin de poser un diagnostic.
Les personnes avec un trouble de stress post-traumatique ont généralement un score élevé à ce test également. »
Plus généralement, les symptômes dissociatifs peuvent être considérés comme un indicateur transdiagnostique d’une adaptation dysfonctionnelle, de nombreux troubles étant associés à une dissociation supérieure à la moyenne. L’échelle peut être utilisée au cours du traitement pour suivre les progrès au fil du temps.
Le DES comporte trois sous-échelles :
- Facteur d’amnésie
- Facteur de dépersonnalisation/déréalisation
- Facteur d’absorption
Cotation:
Les scores totaux peuvent être compris entre 0 et 100, les niveaux élevés de dissociation étant indiqués par des scores de 30 ou plus.
Le score total est également présenté sous forme de rangs centiles par rapport à des échantillons cliniques et non cliniques (comme indiqué par IJzendoorn & Schuengel, 1996). Cela peut être utile pour comparer le score d’un répondant avec des groupes de comparaison. Un percentile de 50 par rapport à un patient de psychiatrie générale indique le score typique des personnes sous soins psychiatriques, et est inférieur aux scores typiques observés dans les troubles de la personnalité, les troubles post-traumatiques et les troubles dissociatifs.
Un deuxième tableau présente les scores des sous-échelles, avec les scores bruts (somme des items) et les scores moyens (somme des items / nombre d’items).
1. Facteur amnésie
Ce facteur mesure la perte de mémoire, c’est-à-dire le fait de ne pas savoir comment on est arrivé quelque part, d’être habillé avec des vêtements que l’on ne se souvient pas avoir mis, de trouver de nouveaux objets dans des affaires que l’on ne se souvient pas avoir achetées, de ne pas reconnaître des amis ou des membres de la famille, de trouver des preuves d’avoir fait des choses que l’on ne se souvient pas avoir faites, de trouver des écrits, des dessins ou des notes que l’on a dû faire mais que l’on ne se souvient pas avoir faits.
Items: 3, 4, 5, 8, 25, 26.
2. Facteur de dépersonnalisation/déréalisation
La dépersonnalisation se caractérise par l’expérience récurrente d’un sentiment de détachement de soi et de ses processus mentaux ou d’un sentiment d’irréalité de soi. Les éléments relatifs à ce facteur comprennent le sentiment d’être à côté de soi-même ou de se regarder faire quelque chose et de se voir comme si l’on regardait une autre personne, le sentiment que son corps ne lui appartient pas et le fait de se regarder dans un miroir et de ne pas se reconnaître. La déréalisation est le sentiment d’une perte de la réalité de l’environnement immédiat.
Items: 7, 11, 12, 13, 27, 28.
3. Facteur d’absorption
Ce facteur comprend le fait d’être tellement préoccupé ou absorbé par quelque chose que l’on est distrait de ce qui se passe autour de soi. L’absorption est principalement liée aux expériences traumatisantes d’une personne. Parmi les éléments de ce facteur, on peut citer le fait de se rendre compte que l’on n’a pas entendu tout ou partie de ce qui a été dit par quelqu’un d’autre, le fait de se souvenir d’un événement passé avec une telle vivacité que l’on a l’impression de revivre l’événement, le fait de ne pas être sûr que les choses dont on se souvient se sont réellement produites ou que l’on les a simplement rêvées, regarder la télévision ou un film et être tellement absorbé par l’histoire qu’on ne se rend pas compte des autres événements qui se déroulent autour de soi, être tellement impliqué dans un fantasme ou un rêve éveillé qu’on a l’impression qu’il nous arrive vraiment, et parfois s’asseoir, regarder dans le vide, ne penser à rien, et ne pas se rendre compte du temps qui passe.
Items – 2, 14, 15, 17, 18, 20.
Sources:
Van IJzendoorn, M. H., & Schuengel, C. (1996). The measurement of dissociation in normal and clinical populations: Meta-analytic validation of the Dissociative Experiences Scale (DES). Clinical Psychology Review, 16(5), 365-382.
Lyssenko, L., Schmahl, C., Bockhacker, L., Vonderlin, R., Bohus, M., & Kleindienst, N. (2018). Dissociation in psychiatric disorders: a meta-analysis of studies using the dissociative experiences scale. American Journal of Psychiatry, 175(1), 37-46.
https://www.irpt.ch/data/web/irpt.ch/uploads/pdf/des_fr.pdf
si le lien est brisé: des_fr
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